J'ai découvert avec stupeur le dernier sujet "polémique" à la mode.
Les petites filles seraient de plus en plus nombreuses à porter sous leurs robes et leurs jupes des shorts ou des leggings !
Si la nouvelle me semble bien anecdotique, elle a déclenché une nouvelle vague d'indignation des féministes modernes.
Quelques réactions en vrac :
Pauvre pays !
Il est temps que les parents apprennent le respect à leurs garçons !
Super, et bientôt le voile...
Bientôt le retour de la ceinture de chasteté !
Bien triste société...
Et après c'est la burka ?
Les communautaristes ont gagné. Quand on a peur, on se soumet.
De nos jours et avec ces nouveaux manuels scolaires, de quoi faire porter des leggings sous les jupes, on risque de passer de la théorie à la pratique vu les nouvelles leçons sur la sexualité !
Le dernier commentaire est clairement mon préféré. En plus de n'avoir ni queue ni tête, il laisse percevoir une véritable incapacité à faire la différence entre les sujets du moment.
Le fait même de se poser la question en soulève de nombreuses autres.
Plus qu'éduquer nos garçons, il devient urgent d'éduquer NOS ENFANTS, quel que soit leur sexe.
Malheureusement, on ne peut pas nier qu'un véritable problème existe dans l'éducation des jeunes garçons et leur futur perception de la femme et de ses libertés.
Être tradwife, ce n'est pas rester cloîtrée à la maison, sans possibilité de sortir seule, de s'habiller de manière séduisante, de faire la fête avec des amies... Alors, comme toutes les autres, nous sommes confrontées à ce qu'est devenu notre statut de proie.
Si de plus en plus d'agressions et d'harcèlements en tout genre sont recensés, c'est bien que de plus en plus de jeunes garçons grandissent sans avoir la moindre notion de ce que sont le respect et le consentement.
Peut-on alors en vouloir aux mamans de protéger leurs filles contre de potentiels prédateurs en devenir ?
Pour autant, je ne crois pas que ce soit aux seuls parents de porter la responsabilité des déviances masculines. Je ne peux qu'imaginer le nombre de parents parfaitement dévastés en apprenant que leurs fils ont des comportements destructeurs pour les femmes.
Je ne crois pas non plus que les parents d'aujourd'hui aient laissé tomber l'éducation morale de leurs enfants. S'ils les élèvent de la façon dont ils ont eux-mêmes été élevés, pourquoi les agressions sont-elles plus nombreuses ?
La société a une immense part de responsabilité dans le comportement des garçons et des hommes qu'ils deviendront. Commençons par nous pencher sur les modèles que leur donnent la télévision, les réseaux sociaux, la musique, la pornographie à outrance... On a fait de la femme une simple source d'excitation, on utilise ses formes pour vendre, on encourage l'adultère et la multiplication des expériences sexuelles.
Les parents doivent assumer leur rôle d'éducateur moral, mais la société doit reconnaître son impact immense sur la formation de jeunes esprits influençables.
Je le dis, le répète et le répéterai toujours : nous devons condamner fermement tous ceux qui plantent les graines du mal dans la tête de nos enfants. Nous ne devons plus supporter :
la publicité pour des sites de rencontres adultérines,
les chansons aux paroles glorifiant la violence, la prostitution, l'immoralité,
l'utilisation d'images à caractère érotique pour vendre des produits sans lien avec l'intimité,
les discours politiques et propagandes pour le polyamour, le libertinage et l'infidélité,
l'accès libre aux sites pornographiques.
Ce ne sont que quelques exemples qui montrent que les parents seuls ne sont pas responsables. C'est à eux, toutefois, de contrer ces attaques extérieures par une éducation irréprochable et une véritable discussion sur des sujets de moralité.
Les féministes modernes ont cette manie terrible de crier plus fort que les autres tout en faisant l'autruche.
Elles reconnaîtront bien volontiers, parfois en exagérant, que les filles et les femmes vivent des temps difficiles. Elles seront les plus à même de vous donner les chiffres précis du nombre d'agressions à caractère sexiste et sexuel. Mais ce qu'elles ne feront jamais, c'est admettre que crier ne suffit pas. Il faut se protéger.
Là où le bon sens nous pousserait à nous couvrir un peu plus lorsque l'on sort, les féministes nous diront de sortir plus dénudées encore. Elles seront là pour nous soutenir une fois que l'on aura connu le pire, mais elles riront au nez de celles qui veulent simplement l'éviter.
Alors oui, c'est triste de penser que nous devons changer nos habitudes pour ne pas avoir à subir d'agression. C'est même parfaitement désespérant et choquant. Mais c'est tout simplement nécessaire.
Un short ou un legging sous la jupe ? C'est ce que font aussi de nombreuses femmes à l'âge adulte. Moi la première. Si ma jupe n'arrive pas sous le genou, je porte un short. Cela ne me protégera pas d'une agression, mais cela me permet de me sentir un peu mieux. Outre les hommes, cela me permet de ne pas me retrouver en culotte au moindre coup de vent. Cela me permet d'être plus libre de mes mouvements sans montrer aux autres ce qu'ils n'ont pas à voir.
Mais on arrive alors à un autre grand sujet qui me hérisse le poil : la place de la pudeur !
Je parlais plus haut de la pornification de la société. Je pense sincèrement que l'on doit arrêter de croire que les choses s'arrangeront avec des jupes toujours plus courtes et des décolletés de plus en plus plongeants. Attention, aucune tenue n'excuse l'agression. Toute femme mérite le respect et la tranquillité, quelle que soit sa tenue. Mais pousser le curseur toujours plus n'a aucun impact positif dans la lutte contre les comportements sexistes et agressions sexuelles.
Et c'est peut-être là ce qui me révolte le plus.
Aujourd'hui, on a plus vite montré du doigt celle qui décide de porter le voile que celle qui décide de sortir en sous-vêtements. Les parents s'inquiètent davantage d'un enfant qui se convertit à la religion que d'un enfant qui fait des photos de charme. On préfère une hypersexualisation massive qu'une pudeur discrète.
L'argument du voile est celui qui revient le plus. Faire porter à sa fille un short reviendrait à lui faire porter le voile.
Notons, déjà, que le voile est un choix. Certaines femmes, et je leur apporte tout mon soutien, sont contraintes à le porter. C'est intolérable. Mais c'est tout aussi intolérable de vouloir en priver celles qui le portent par choix.
Si j'ai le droit de porter la mini-jupe et le méga-décolleté, je devrais avoir le choix de porter la jupe longue et le voile.
Les féministes modernes anti-religion font exactement ce que la société machiste attend d'elles ! Elles se découvrent, toujours plus, jusqu'à manifester sein nu. Et pendant ce temps, les hommes prédateurs se délectent de ces corps qu'elles leur offrent gentiment.
Elles militent pour que la femme puisse être et rester ce morceau de viande fraîche que les hommes sans éducation s'arrachent.
Et elles taperont bien volontiers sur une tradwife qui aime être belle sans provoquer, parce qu'elle représente "l'ancien temps", "une régression", "une mouvance rétrograde"... Soudain, la notion de liberté semble avoir totalement disparue. De même, ma liberté d'être femme au foyer, de me dévouer à mon époux et de vivre selon des principes moraux qui me sont chers ne sont plus des options possibles. Je ne suis qu'une anti-féministe répugnante qui veut renvoyer la femme dans le passé et la priver de toutes les avancées sociales durement acquises. Pourtant, je crois ne militer que pour nos libertés d'être ce que nous souhaitons être, sans honte et sans reproche.
Croyante ou non. Pudique ou non. Tradwife ou non. Je suis des rares à dire tout haut que nous sommes TOUTES soeurs, quels que soient nos choix.
Alors cracher sur celles qui portent le short sous la jupe ou qui le font porter à leur fille, c'est là la "bien triste société", le "pauvre pays"... Et pour ce qui est de l'éducation sexuelle, évoquée sans trop de raison dans les réactions citées plus haut, c'est peut-être bien la seule solution pour que nos jeunes fassent leur propre choix de manière éclairée.
Image de couverture de l'article : Photo de Kelly Sikkema sur Unsplash