Dans le couple de la Trad Wife comme dans tout autre couple, des conflits peuvent mettre à mal l'équilibre du foyer. Mais, on le sait, notre but ultime est de faire perdurer notre couple contre vents et marées. Il est donc nécessaire d'apprendre à bien gérer un conflit.
Certains pensent que la Trad Wife est une simple employée de maison, qu'elle n'a pas son mot à dire et qu'elle obéit gentiment à ce que demande son époux. Cela est faux, bien entendu. La Trad Wife, comme toute autre épouse, a des sentiments, des envies, des attentes et, du fait, des sources de mécontentement.
Alors comment parvient-elle à éviter les conflits qui prennent tellement d'ampleur qu'ils mettent le couple en péril ?
En ne les évitant pas !
On dit souvent qu'il est sain d'éviter le conflit. En réalité, ce qui est sain d'éviter, c'est la dispute. Le conflit en lui-même est un fait, qui se crée sans volonté de l'un ou de l'autre, et qui nécessite d'être solutionné.
Eviter le conflit en ravalant ses sentiments et ses frustrations, c'est le meilleur moyen pour qu'ils prennent de l'ampleur et finissent par exploser en faisant de gros dégâts ! C'est ce qui explique ces disputes à rallonge où ressortent tous les reproches, sur tous les champs possibles, souvent sans queue ni tête, et surtout sans véritable stratégie de résolution du problème initial.
Si quelque chose dans ton comportement me dérange, je dois t'en parler de manière simple et claire, sans attendre que le moindre de tes faits et gestes m'agacent.
Accepter un conflit et accepter de le résoudre à deux sans se hurler dessus, voilà l'idéal que l'on souhaite tous atteindre ! Nous ne prétendons pas que cela est facile, naturel ou que nous sommes infaillibles. Mais voici quelques clés pour parvenir à régler le conflit sans se disputer.
C'est une étape que l'on a tendance à sauter quand on est en colère. L'autre est la source de notre angoisse, douleur ou frustration, et c'est sur lui que l'on veut concentrer la recherche d'une solution ! C'est parfaitement naturel, mais c'est aussi un réflexe à combattre.
Je dois commencer par me poser les bonnes questions :
Qu'est-ce qui me dérange VRAIMENT dans cette situation ?
L'autre a-t-il fait quelque chose qui atteint mes valeurs, ma fierté ou ma tranquillité ?
Est-ce un problème grave ou est-ce simplement source d'agacement ?
Qu'est-ce que je ressens profondément dans cette situation ?
Est-ce un problème nouveau ou quelque chose de récurrent ?
Ai-je déjà fait part à l'autre de ce problème ou de mes attentes à ce sujet ?
Est-ce quelque chose qui a toujours fait partie de lui / elle, ou quelque chose qu'il a acquis avec le temps ?
Qu'est-ce qui pourrait avoir provoqué chez lui / elle ce comportement ? Est-il / elle en souffrance ?
Une fois que je me suis posée toutes ces questions, j'ai une idée plus claire de MES émotions, MES motivations et des questions à poser pour solutionner ce problème.
Je suis en colère. Je n'ai pas envie de te ménager. Et pourtant...
Lorsque quelqu'un a quelque chose à vous reprocher, préférez-vous qu'il le fasse de manière agressive ou de manière douce ?
Préférez-vous avoir l'impression de pouvoir vous expliquer ou être condamné avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit ?
Préférez-vous que l'interlocuteur souffle, lève les yeux au ciel, vous coupe la parole, ou qu'il vous regarde dans les yeux et vous laisse développer vos explications ?
Pensez toujours qu'il faut se comporter comme on voudrait que les autres se comportent avec nous. Il est légitime de ressentir de la colère et d'avoir du mal dans ce cas à être doux. Mais c'est l'unique façon de tirer de votre conjoint une discussion constructive et un espoir de résoudre un problème.
Quelques idées :
Préparez un cadre propice à la discussion, si possible en ayant mis en place une action positive. Par exemple, préparez le café pour vous et votre conjoint. Cette petite attention donnera le sentiment que vous êtes attachée à conserver le calme, le respect et la bienveillance.
Entamez la discussion avec une voix calme, posée, sans être trop accusative. Commencez par une question (sans accusation hâtive) ou par l'expression de votre sentiment (sans reproche frontal). Par exemple : "Es-tu particulièrement stressé en ce moment ?", "J'ai le sentiment que tu es distant." plutôt que "Tu es distant ! C'est quoi, le problème ?".
Laissez du temps et acceptez les silences. Votre conjoint doit sentir que vous êtes prête à lui laisser la parole, à exprimer ses émotions. Ne coupez JAMAIS la parole. Ne renchérissez pas dès qu'il a fini sa phrase. Il faut laisser le temps, dans la discussion, aux idées de s'organiser, aux explications de se construire, aux émotions de se ranger. Les réactions "à chaud" sont rarement productives. Prenez le temps d'écouter réellement et de ne répondre qu'après un temps de pensée.
Gardez à l'esprit ce que représente votre conjoint pour vous. Le souci qui se présente à vous ne doit pas faire prendre l'eau à l'image que vous avez de lui. Pour cette petite chose qui vous agace, il y a mille autres choses qui font que vous l'aimez. Il n'est pas parfait, mais il ne l'était pas non plus quand vous êtes tombée amoureuse de lui. Et faites en sorte qu'il ressente ce regard que vous portez sur lui ! Ne le prenez pas de haut, ne donnez pas l'impression de remettre en cause votre couple tout entier. Soyez clair sur la démarche qui est la vôtre : je veux que tout aille bien entre nous et c'est pour ça que je te parle de ce souci que l'on peut régler à deux.
Acceptez votre part de responsabilité. C'est certainement le plus dur ! Votre conjoint pourra, un peu sur la défensive, en profiter pour énoncer également des reproches. Acceptez-les. Il n'est pas parfait, mais vous ne l'êtes probablement pas non plus. Si vous parvenez à l'aimer malgré ses défauts, il vous aime aussi avec les vôtres. Si certains comportements vous posent problème chez lui, l'inverse est probablement vrai aussi. Chacun doit accepter de faire un pas vers l'autre. Si vous demandez à l'autre de faire un effort sur un sujet A, vous devez envisager qu'il puisse vous demander un effort sur un sujet B. Le but reste, malgré tout, de ne pas entrer dans un rapport de force sur qui est le plus fautif.
Ne haussez pas le ton. Les situations où s'énerver est justifié sont rares ! Essayez au maximum d'exprimer vos émotions de manière calme, même si vous êtes blessée. Vous serez davantage comprise en posant des mots sur ce que vous ressentez qu'en criant.
Ne prêtez pas d'intentions à l'autre. Ne prétendez pas savoir mieux que lui ce qu'il pense. Si vous croyez qu'il n'a pas les idées claires sur quelque chose, que vous avez mis le doigt sur quelque chose qu'il ne perçoit pas encore, essayez de l'amener aux mêmes conclusions en posant des questions, en disant "peut-être que", "j'ai l'impression que", et en laissant la possibilité à l'autre d'y réfléchir et d'y apporter ses propres réponses.
Une fois encore, tout ceci est délicat. Vous aurez parfois du mal à vous contenir et à adopter une posture ouverte dans le conflit, mais vous devez faire votre maximum dans ce sens.
Si le souci est grave et que vous sentez que vous avez été trahie, que la situation peut être insoluble, envisagez de voir à deux un thérapeute.
Et un dernier conseil : ne vous couchez pas fâchés ! Chaque journée doit se terminer sur le sentiment que l'on peut faire confiance à l'autre, que l'on est aimé et respecté. C'est là le plus important.
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